Partir d’un problème existant (un défi) dans l’action urbaine, stimuler l’innovation et la conception de solutions nouvelles à tester.
Expérimentation et apprentissage doivent constituer un fil rouge. Il ne s’agit pas de faire une révolution numérique sur son territoire, mais, bien au contraire, d’identifier des défis très concrets et de tester des solutions simples avant de généraliser. L’introduction du numérique relève d’une transition progressive qui a besoin d’être pilotée sur la durée pour répondre aux capacités réelles et pour s’ajuster aux besoins du territoire.
L’innovation numérique : une approche par l’expérimentation
Comme pour toute démarche innovante, il est conseillé de rester réaliste et d’avancer progressivement. Il est plus efficace pour une autorité locale de s’engager dans des changements maîtrisables et raisonnables, d’expérimenter avec des actions pilotes, d’affiner des solutions avant de généraliser et de passer à plus grande l’échelle. Nombre d’initiatives réussies ont ainsi démarré sur un périmètre circonscrit (géographique, thématique ou instrumental), avant d’être reprises et étendues sur un champ plus large.
Cette approche par essai/erreur ou projets pilotes est particulièrement adaptée pour des villes en développement aux ressources souvent contraintes : elle permet de commencer à travailler avec des moyens restreints, puis d’augmenter l’ampleur de l’action au fur et à mesure que les résultats s’avèrent satisfaisants pour les usagers, et donc attractifs pour des partenaires de la ville.
Afin d’éviter des investissements trop coûteux ou inadaptés, l’identification de quelques technologies particulièrement pertinentes par la maîtrise d’ouvrage municipale est primordiale. Des solutions simples, comme une page sur les réseaux sociaux, le recensement d’équipements publics sur OpenStreetMap, la mise en place d’une hotline pour les réclamations, peuvent déjà permettre de modifier profondément l’efficacité, l’impact, la qualité et la perception des services fournis par une autorité locale.
La définition initiale du périmètre n’obère cependant pas la nécessité d’anticiper le passage à l’échelle ou la reproductibilité : il s’agit de travailler de manière « agile » et par itération, en prenant en considération les évolutions futures possibles. Les outils initialement mis en place doivent être capables d’intégrer l’augmentation de la masse d’échanges et de données. À défaut, il sera difficile de traiter de sujets plus larges, et il sera nécessaire de reprendre le processus depuis ces débuts, en perdant les bénéfices de l’apprentissage.