La capacité du numérique à générer des revenus et de l’emploi va dépendre du rôle joué par les autorités locales pour stimuler ce nouveau secteur économique.
Les services numériques peuvent contribuer au développement économique traditionnel en augmentant la productivité des entreprises, en améliorant le fonctionnement des infrastructures, en favorisant de l’innovation, en améliorant l’attractivité de la ville (tourisme ou protection du patrimoine). Son intérêt particulier est qu’il peut venir appuyer presque tous les secteurs économiques présents sur un territoire local.
En même temps qu’il se diffuse au sein des entreprises existantes, le numérique génère aussi des formes d’entreprises agiles et innovantes, des revenus fiscaux et augmente les opportunités d’emploi local – notamment pour les jeunes. L’engagement des autorités locales pour accompagner l’émergence de ce tissu économique dynamique et garantir son ancrage territorial est nécessaire afin qu’il devienne un moteur réel de développement local.
Plusieurs modèles pour le développement du numérique
Le numérique est un secteur d’activité particulièrement dynamique, qui mobilise une diversité d’acteurs aux capacités d’influence, d’investissement et d’impact variées.
- Les offres « clés en main » des grands groupes
Développées par de grandes entreprises (à travers leur service recherche & développement), les solutions techniques sont développées dans l’intérêt de ces entreprises afin d’accélérer leur chiffre d’affaires. Certaines solutions peuvent être coûteuses pour les villes et inadaptées aux contextes locaux.
Afin qu’elles soient réellement en prise avec les réalités locales et adaptées aux usagers, un pilotage fort de la part des pouvoirs publics locaux est nécessaire pour cadrer une forme de commande qui soit d’intérêt général et accessible.
Il s’est imposé ces dernières années comme un nouveau modèle entrepreneurial urbain : de petite taille, dynamique, il répond à des demandes d’innovation pour des retombées économiques encore incertaines dans de nombreuses villes. Le défi pour ces nouvelles structures est de pouvoir bénéficier d’espaces pour créer leur prototype Prototype « Modèle original qui possède toutes les qualités techniques et toutes les caractéristiques de fonctionnement d’un nouveau produit » (OCDE), à petite échelle ou en phase pilote à tester. Utilisé en phase initiale d’un projet, il doit permettre de prouver la pertinence et l’utilité d’un produit ou d’un service avant sa généralisation. , mais aussi de locaux pour passer à l’échelle, c’est-à-dire rencontrer des entreprises et structures financières qui pourront ou les racheter ou bien les financer pour développer une activité qui dépasse les phases pilotes pour générer des revenus et de l’emploi.
Ce changement d’échelle dépend certes de la capacité à croître de ces entreprises, mais aussi de variables externes sur lesquelles peut intervenir la municipalité : stabilité du cadre institutionnel, accès à des ressources financières, disponibilité des appuis à l’innovation, identification de clients et de débouchés porteurs… Les autorités locales peuvent également encourager (voire cofinancer) le développement d’incubateurs
Incubateurs
Structure d’accompagnement de projets de création d’entreprises. Elle apporte un savoir-faire, un réseau et des moyens logistiques lors des premières étapes de la vie de l’entreprise. À la différence d’une pépinière d’entreprises ou d’un hôtel d’entreprises, un incubateur s’adresse à des sociétés très jeunes ou encore en création.
Les incubateurs peuvent se différencier par les services qu’ils proposent, leur caractère lucratif ou non, ou encore le type de projets qu’ils ciblent.
Depuis le milieu des années 2000, sont apparus les « incubateurs de deuxième génération » ou accélérateurs qui proposent des aides à la création d’entreprise en échange d’actions dans la société incubées.
(qui développent des prototypes) ou d’accélérateurs (lieux qui mettent en contact start-up
Start-up
Désigne une jeune entreprise à fort potentiel de croissance. Ces entreprises développent une idée, un produit, un modèle économique ou une technologie innovante et ambitieuse qu’elles se proposent de déployer très rapidement à très grande échelle. Elles ne sont pas forcément des entreprises technologiques.
et « grands comptes » pour déboucher sur une industrialisation).
- L’accompagnement de l’innovation numérique
La troisième voie est la mise en place de stratégies locales pour créer les conditions favorables à l’innovation urbaine digitale. En lien étroit avec un cadre politique national, ces politiques peuvent être mises en place par les autorités locales afin de faire émerger sur le territoire un écosystème mature.
Pour ce faire, il s’agit de rassembler les ressources humaines, financières et techniques nécessaires au développement des PME innovantes. Des compétences peuvent être mobilisées par exemple via des partenariats avec les universités ou par la création de pôles d’innovation rassemblant les parties prenantes sur un territoire choisi.
L’organisation de rencontres avec les banques et investisseurs locaux pour les nouvelles entreprises peut également faciliter le passage à l’échelle et faciliter l’identification de débouchés commerciaux.