Le numérique permet de construire une meilleure connaissance de la ville pour aider à la décision locale et mieux gérer les risques et catastrophes.
Les limites de la planification urbaine et de l’aménagement, notamment pour les quartiers les plus vulnérables, sont notamment dues à un déficit d’information et de données urbaines sur ces territoires. Le numérique peut aider à un meilleur aménagement du territoire à travers plusieurs outils.
- Des modèles prédictifs d’évolution de la ville croisant l’imagerie satellite, des modèles météorologiques et des études topographiques. Sur cette base, la municipalité peut modéliser les aléas, prédire les catastrophes naturelles et leurs impacts, localiser les infrastructures et équipements exposés, dessiner des scénarios de relocalisation des populations.
- Des exercices de cartographie participative ou communautaire, souvent conduits avec l’appui d’ONG, d’universités ou de bailleurs. Les résidents de quartiers précaires peuvent générer ainsi des cartes numériques, voire des systèmes d’information géographique sur des zones d’habitation délaissées par la planification urbaine. Ces cartes peuvent rendre compte des représentations et des usages réels, tout comme faire état des urgences ou des besoins exprimés par les habitants.
- La couverture de données fondamentales de gestion et d’aménagement. Le cadastre, comme le registre foncier, peuvent être revisités par des outils numériques simples permettant d’aider la ville à mieux instruire les demandes qui lui sont faites, à concevoir un zonage fonctionnel, à proscrire l’urbanisation sur certains sites, à inventorier les terrains sous-utilisés et mutables, etc.
Les TIC peuvent être une opportunité pour renouveler fondamentalement les outils de l’aménagement et de la planification urbaine, à partir d’une information plus précise et actualisée du fonctionnement urbain, y compris dans ses franges les plus informelles ou exclues. Le numérique permet d’assembler des données physiques, sociales, économiques, foncières, environnementales, etc., de les croiser avec les capacités publiques d’intervention, d’étudier les effets d’une intervention sur l’ensemble du territoire. Il est une réelle opportunité pour construire une base de connaissances orientant les décisions des élus.
La génération de nouvelles connaissances sur la ville grâce au numérique semble une tendance inévitable, et ces données sont rendues visibles par des dynamiques informelles ou hors-champ public. Pour les autorités locales, l’enjeu est d’utiliser ces informations pour des actions d’intégration urbaine au lieu de les ignorer.