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Aménager pour les plus vulnérables


Étape 2

Faire un autodiagnostic des données utiles pour l’aménagement et la gestion des crises et catastrophes

Objectif

L’autorité locale doit commencer par identifier les données existantes et les différents acteurs qui en disposent, et évaluer leur qualité et fiabilité.

La génération de connaissances par le numérique pour aménager et planifier la ville vient s’adosser aux plans urbains passés ou en cours et aux études techniques commanditées par les municipalités. Pour faire un point sur l’état des connaissances existantes, il faut donc regarder et comparer :

  • d’une part les données disponibles, numérisées ou susceptibles de l’être, dans le cadre de la planification urbaine (cartes, bases de données statistiques sectorielles relatives aux impôts, au foncier, aux services…) ;
  • d’autre part les données générées de manière autonome par la société civile, notamment dans les quartiers informels, précaires ou à risques, qui enrichissent l’information urbanistique d’une expertise d’usages via les exercices de cartographie participative ou communautaire.

La logique première est de collecter de l’information par les outils numériques comme les smartphones, les SIG SIG Système d’information géographique : système conçu pour recueillir, stocker, traiter, analyser, gérer et présenter tous les types de données spatiales et géographiques. , les plateformes en ligne). On doit donc particulièrement s’intéresser aux supports de cartographie (Google Maps ou OpenStreetMap), aux formats des données, aux possibilités de crowdsourcing Crowdsourcing L’« externalisation ouverte » en français consiste en l’utilisation des informations, de la créativité, de l’expertise ou de l’intelligence d’un grand nombre de personnes par l’intermédiaire d’une plateforme. Dans une approche économique, il peut s’agir de distribuer un grand nombre de tâches à moindre coût. Dans une approche collaborative, sociale ou altruiste, il s’agit de faire appel à des réseaux spécialisés ou au volontariat du grand public pour collecter ou traiter de l’information. , aux possibilités de coopération avec les opérateurs mobiles ou plateformes de réseaux sociaux (Safety check de Facebook par exemple).

Un autre enjeu, au vu de la rapidité de l’urbanisation dans bon nombre de villes en développement et du besoin de réponse rapide en cas de catastrophe, est le degré d’actualisation de ces données et cartes. Des informations trop anciennes ne serviront que peu à déclencher les décisions. À l’inverse, des cartes réalisées sur la base des expériences quotidiennes des populations peuvent servir de support au dialogue et à la coordination des actions sectorielles.

En pratique

Réaliser un rapide auto-diagnostic de maturité numérique des outils de l’aménagement urbain et de la gestion locale des risques et catastrophes

Étudier les possibilités et limites offertes par le cadre réglementaire sur les données

  • Quels sont les programmes nationaux et internationaux, les concours et appels à projets qui peuvent mobiliser des financements spécifiques pour la cartographie urbaine et participative ?
  • Quelle est la responsabilité des autorités locales sur les données et les cartes ?
  • Comment le périmètre administratif de l’autorité correspond-il à la tâche urbaine ? Quels sont les moyens de coordination existants pour couvrir le territoire ?
  • Quel est le cadre national sur la sécurité et la protection des données ?

Établir un diagnostic technique sur les données et cartes existantes et leur qualité

  • Inventorier les bases de données statistiques disponibles, géolocalisées ou non.
  • Évaluer l’état numérique du cadastre municipal et du registre foncier associé.
  • Identifier les initiatives de cartographie et les acteurs qui disposent de données de terrain (ONG, universités, autres services municipaux comme la protection civile par exemple).
  • Estimer la qualité, l’intérêt, le degré d’actualisation et de compatibilité de ces données, et identifier les manques à combler.
  • Définir les supports (fonds de carte), les formats, les logiciels majoritairement utilisés localement et peu coûteux.
Initiative

Gestion des risques et système d’alerte précoce
Rio de Janeiro, Brésil

Des outils numériques pour améliorer la gestion des catastrophes.

La ville de Rio de Janeiro est particulièrement vulnérable aux catastrophes dues à des pluies abondantes entraînant des glissements de terrain et des inondations du fait d’une artificialisation massive des sols. Dès 2010, le Conseil municipal et la défense civile (responsable de la coordination de tous les efforts des services d’urgence) se sont mobilisés pour prévenir l’impact des inondations et des glissements de terrain.

La ville a choisi de développer un système d’alerte précoce (Early Warning System – EWS), d’abord en classifiant les risques sur les zones habitées et aménagées. Une équipe a cartographié les zones exposées aux glissements de terrain sur une carte Google Earth avec des mises à jour mensuelles.

La commune a ensuite fait installer des pluviomètres supplémentaires dans la ville et un radar météorologique permettant de développer des modèles climatiques surveillés en continu. Les données sont centralisées dans le centre d’opérations de Rio développé avec la société IBM. La ville a installé des sirènes dans les zones à risque et un service SMS a été créé pour envoyer des alertes aux membres des communautés ayant une formation de base en défense civile ou en ayant manifesté l’intérêt.

Pour sensibiliser les populations particulièrement exposées aux risques, une cartographie détaillée a été réalisée, identifiant les personnes ayant des besoins spécifiques vivant dans les zones à risques (favelas et zones de logement à bas coûts). Des agents de santé ont ensuite été répartis dans ces zones pour sensibiliser les habitants. Ces travaux ont également été l’occasion d’effectuer un recensement des populations permettant de comptabiliser les personnes en sécurité lors de catastrophes.

http://ella.practicalaction.org/kno...

À retenir :

  • La collecte constamment actualisée de données accélère la connaissance des territoires et populations vulnérables.
  • Les dispositifs de communication simple (SMS) et de médiation numérique (agents) permettent d’être plus réactif et de faciliter les échanges entre autorité et habitant·es.
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