Objectif
L’autorité locale doit monter en compétences sur la production de données urbaines fiables et systématiques pour l’aménagement du territoire.
Même si les données proviennent de la société civile, décider quelles seront les zones cartographiées, choisir les éléments qui seront représentés, adjoindre ces données aux bases officielles est de la responsabilité de l’autorité locale.
Ce travail sur le territoire requiert une coordination et une collaboration avec les producteurs des données, ainsi qu’une capacité d’intégration et de traitement pour construire des plateformes centralisées. Afin d’assurer une couverture totale du territoire, la protection et la sécurité de ces données, et l’utilisation des données en situation d’urgence, l’autorité locale doit se poser comme garante de l’intérêt général. L’enrichissement progressif, la maintenance et l’actualisation constante des données requiert également que la municipalité le prenne en charge ou le délègue avec un suivi étroit à un tiers de confiance.
La constitution progressive d’une équipe municipale dédiée à la gestion des données semble nécessaire pour que les cartographies et plans de gestion des risques prennent en compte les évolutions les plus récentes du territoire. À plus long terme, la mise en place de services de ce type au sein des municipalités peut être une première étape pour constituer une base d’information et de connaissance du territoire solide, préalable à l’intégration d’autres informations.
Boîte à idées
Source des données
- Enregistrement et recensement des services, du cadre bâti et de la population
- Crowdsourcing
Crowdsourcing
L’« externalisation ouverte » en français consiste en l’utilisation des informations, de la créativité, de l’expertise ou de l’intelligence d’un grand nombre de personnes par l’intermédiaire d’une plateforme. Dans une approche économique, il peut s’agir de distribuer un grand nombre de tâches à moindre coût. Dans une approche collaborative, sociale ou altruiste, il s’agit de faire appel à des réseaux spécialisés ou au volontariat du grand public pour collecter ou traiter de l’information.
via des applications mobiles, services SMS ou centres d’appels
- Drones, données et imagerie satellite
- Capteurs, pluviomètres, radars météorologiques
- Plateformes
- Imagerie satellite en très haute résolution (TRH)
Exploitation des données
Partage et restitution
Les modalités de gouvernance, de coordination, de pilotage du numérique et de l’innovation sont dépendantes du contexte politico-administratif local (partie A, étape 5), bien plus que spécifiques à ce secteur d’action particulier. Les questions à se poser et les possibilités de modes d’intervention restent donc les mêmes.
En pratique
Choisir pour sa feuille de route des actions numériques abordables que la municipalité peut mettre en œuvre
- Une plateforme de mise en commun des données existantes sur la ville, éparses et pas toutes numérisées ?
- Une harmonisation des formats et une géolocalisation des données ?
- Une collecte de données sur les zones informelles de la ville non incluses dans les plans ni les cadastres ?
Définir son positionnement d’autorité locale pour une planification fondée sur les données numériques
- Quelles sont les ressources (techniques, humaines, financières) de l’autorité locale et des opérateurs concernés qui peuvent être mobilisées pour gérer le dispositif numérique ?
- Comment et par qui ce dispositif numérique va-t-il être proposé, conçu, mis en place ?
- Comment les données générées pourront-elles être utilisées et partagées au-delà du secteur du service urbain ?
Initiative
Des outils numériques pour améliorer la gestion des catastrophes.
La ville de Rio de Janeiro est particulièrement vulnérable aux catastrophes dues à des pluies abondantes entraînant des glissements de terrain et des inondations du fait d’une artificialisation massive des sols. Dès 2010, le Conseil municipal et la défense civile (responsable de la coordination de tous les efforts des services d’urgence) se sont mobilisés pour prévenir l’impact des inondations et des glissements de terrain.
La ville a choisi de développer un système d’alerte précoce (Early Warning System – EWS), d’abord en classifiant les risques sur les zones habitées et aménagées. Une équipe a cartographié les zones exposées aux glissements de terrain sur une carte Google Earth avec des mises à jour mensuelles.
La commune a ensuite fait installer des pluviomètres supplémentaires dans la ville et un radar météorologique permettant de développer des modèles climatiques surveillés en continu. Les données sont centralisées dans le centre d’opérations de Rio développé avec la société IBM. La ville a installé des sirènes dans les zones à risque et un service SMS a été créé pour envoyer des alertes aux membres des communautés ayant une formation de base en défense civile ou en ayant manifesté l’intérêt.
Pour sensibiliser les populations particulièrement exposées aux risques, une cartographie détaillée a été réalisée, identifiant les personnes ayant des besoins spécifiques vivant dans les zones à risques (favelas et zones de logement à bas coûts). Des agents de santé ont ensuite été répartis dans ces zones pour sensibiliser les habitants. Ces travaux ont également été l’occasion d’effectuer un recensement des populations permettant de comptabiliser les personnes en sécurité lors de catastrophes.
http://ella.practicalaction.org/kno...
À retenir :
- La collecte constamment actualisée de données accélère la connaissance des territoires et populations vulnérables.
- Les dispositifs de communication simple (SMS) et de médiation numérique (agents) permettent d’être plus réactif et de faciliter les échanges entre autorité et habitant·es.
Aménager pour les plus vulnérables