Un processus continu d’évaluation permettra de suivre la construction d’une base de données urbaines numérisées.
Le domaine de la cartographie bénéficie d’une forte dynamique d’essaimage, avec des supports libres (OpenStreetMap), des communautés d’apprentissage, et des outils de collecte de données (Ushahidi par exemple) pour lesquels les bailleurs de fonds internationaux et agences de coopération peuvent soutenir l’investissement et l’appropriation.
Si l’élaboration d’un SIG SIG Système d’information géographique : système conçu pour recueillir, stocker, traiter, analyser, gérer et présenter tous les types de données spatiales et géographiques. peut sembler complexe de prime abord, il existe des structures de soutien qui permettent progressivement d’enrichir les compétences des différentes équipes au sein de l’autorité locale : service informatique en charge des bases de données, responsables du cadastre et de la protection civile, etc.
Utiliser le numérique pour prendre des décisions d’aménagement favorables aux quartiers les plus vulnérables est une première étape dans l’adoption d’une démarche plus large de production collaborative de connaissances sur le territoire. Assurer le suivi de dispositifs de collecte et de cartographie par les outils numériques, c’est ainsi s’engager dans la numérisation de la connaissance territoriale.
Ce processus de familiarisation et d’apprentissage se déroule également du côté des acteurs de la société civile. Les exercices de cartographie participative renforcent les connaissances des populations, ainsi que leur capacité à interagir avec l’autorité locale, sur la base d’informations objectives qui structurent la demande sociale. L’accompagnement par des ONG permet de transformer les données produites par les habitant·e·s en outils utilisables par les autorités locales et, réciproquement, de servir de relais auprès des populations.
Le fait de « mettre sur la carte » les quartiers précaires, de recenser les équipements et infrastructures vulnérables est un premier pas dans la reconnaissance de certains manquements de l’action publique. Pour que ces outils soient réellement utiles aux autorités, elles doivent aussi être convaincues que cette « ville informelle » contribue au fonctionnement global de la ville.
La pérennisation de tels dispositifs suppose la mise en œuvre d’une stratégie de communication pour que la production de données serve la décision publique, que les citoyen·nes soient informé·es des dispositifs de suivi, confiant·es dans la gestion publique des données et puissent les actualiser.